Mes dernières ascensions

 

" Grimpez si vous le voulez, mais n’oubliez jamais que le courage et la force ne sont rien sans prudence, et qu’un seul moment de négligence peut détruire une vie entière de bonheur. N’agissez jamais à la hâte, prenez garde au moindre pas. Et dès le début, pensez que ce pourrait être la fin 

 Il nous appartient d’en tenir compte sur le chemin de nos vies."

 

 

 

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Dôme de Neige des Ecrins (juin 2013) : 4 015 m

1er jour : Départ du parc national des Ecrins. Atelier de 2h environ « Ecole de glace » sur la langue terminale du Glacier Blanc. Nuit au refuge du Glacier Blanc (2 542m).

On apprend les fondamentaux de progression à pieds sur la surface d’un glacier afin de mettre toutes les chances de notre côté et de peaufiner les aspects relatifs à notre sécurité.

 

2ème jour : Ascension du Pic du Glacier d’Arsine (3 364 m). Entre 700 et 800 mètres de dénivelé

Descente et nuit au refuge des Ecrins (3 175m).

Ce sommet neigeux avec de courts passages rocheux va nous permettre de nous entraîner et de tester notre forme, notre agilité dans nos gestes et nos déplacements pour le lendemain.

 

 

3ème jour : Ascension du Dôme de Neige des Ecrins (4 015 m) par la voie normale.

Descente et retour en Vallée.

C’est le grand jour. Nous allons cheminer jusqu’au Dôme sur un Glacier tourmenté.

 

Altitude de départ : 3 175 m

Altitude maximale : 4 015 m

Dénivellation : environ 900 m

Horaire : 3 heures d’ascensio

2h45 : lever et petit-déjeuner rapide. Je n'ai que très peu dormi…

3h30 : c'est le moment du départ, lampe frontale allumée et crampons chaussés. Sur les conseils de notre guide qui fait attention au poids transporté, je n’emporte pas avec moi mes bâtons de randonnée : je regretterai hélas dans quelques heures de ne pas les avoir pris avec moi car cela m’aurait, en tant qu’alpiniste amateur, indubitablement aidé lors des phases d’ascension. Plusieurs personnes s'activent en même temps. C'est réellement impressionnant ! Mathieu, notre guide et Christian, mon compagnon de cordée sont fins prêts. Les choses sérieuses vont pouvoir commencer...

Du refuge des Ecrins, nous descendons sur le glacier par un grand couloir à l'Est de l'éperon où est construit le refuge. Une seule cordée nous devance.

Nous voyons, par le balancier des lumières des lampes, leur avancée nocturne une centaine de mètres en avant de nous. Le temps est froid mais le ciel est parfaitement dégagé comme il était prévu par la météo. La journée sera donc être exceptionnellement belle.

Après avoir repris pied sur le glacier, nous nous encordons. Nous évoluons toujours à la frontale, les uns derrière les autres à travers la trace de ceux qui nous ont précédés. Nous progressons en franchissant une succession d'éboulis de neige.

Nous remontons la pente douce du glacier jusqu'à hauteur du Col des Ecrins (3 367 m)

Attention ! Des séracs surplombent la zone !

La face Nord de la barre apparaît bien raide avec ses immenses zones de séracs et de crevasses situées tant à gauche qu'à droite. Il nous faudra pourtant bien parvenir à couper ses difficultés présentes sur notre chemin d’alpinistes…

Deux itinéraires sont possibles.

Le premier est exposé aux chutes de sérac et tout le monde y passe. Le second est plus sûr et plus raide mais personne ne l´emprunte. Nous prenons la voie classique, c’est-à-dire la première.

La pente se fait de plus en plus raide. Nous progressons par conséquent plus lentement. La nuit atténue toutefois l'impression visuelle des difficultés. Nous contournons une 1ère barre de séracs par l´Est. Nous suivons les traces déjà bien marquées des précédents et nombreux randonneurs-alpinistes. Nous progressons en zig-zag car la pente est raide. Notre cordée doit contourner des crevasses et des séracs immenses et très impressionnants. Nous atteignons dans l'effort en puisant quelque peu dans nos réserves l'arête Nord-Est située à 3 700 m d'altitude. A cette altitude, la pente est alors la plus forte. C’est pourquoi notre guide nous propose une pause salutaire. Les lacets s'enchaînent, le souffle s'accélère. Le jour se lève.

Le spectacle qui s’étale devant nos yeux devient de plus en plus grandiose !

Puis, nous effectuons une longue traversée en pente douce vers la brêche Lory (altitude 3 974 m). Le passage de la rimaye est plus ou moins délicat suite à l’enneigement et aux conditions climatiques du 1er semestre 2013. A l'abri des séracs, nous faisons une courte halte de quelques minutes.

Nous poursuivons vers l'Est et apercevons enfin le Dôme des Ecrins. Nous rejoignons la première cordée qui est arrivée. Nous sommes désormais au sommet du Dôme de Neige des Ecrins (alt. 4.015 m) et contemplons la vue. Le panorama avec un temps qui est clair nous permet d'admirer le Mont Blanc et le Ventoux. Il nous aura fallu près de 3 h d’ascension pour 900 m de dénivelé pour atteindre le sommet. Quel magnifique sommet !

Un vent violent nous oblige à courber l'échine et à nous protéger du mieux possible des rafales d'un vent froid sibérien. Dans ces conditions, le tableau théorique des températures "ressenties" en fonction de la vitesse du vent prend tout son sens : -15°C degré !.

Abrité du vent, nous restons au repos 30 mn, le temps de nous ressourcer et de reprendre des forces. Nous prenons le temps d'admirer le paysage. Nous partageons ensemble notre joie immense d’avoir gravi le sommet et prenons quelques photos souvenir.

Nous apercevons nos camarades de la 2ème cordée arrivés sur le Dôme. Nous prenons la décision de remonter afin de les congratuler. Nous restons quelques minutes pour prendre des photos tous ensemble avant d'entamer la descente par le même itinéraire nous permettant de retrouver des conditions plus clémentes.

La neige est bonne. Nous croisons sur le chemin du retour dans la montée de nombreuses personnes. Ceci, nous oblige à emprunter les bas-côtés. Attention quand même, car les ponts de neige sont devenus encore plus fragiles.

Nous ne mettrons finalement qu’1 h pour la descente.

Après avoir repris pieds sur le glacier, le guide nous propose une pause. Nous nous ravitaillons. Nous nous libérons ensuite de quelques couches de vêtements sous un soleil radieux. Nous voyons nous rejoindre à nouveau nos camarades de la 2ème cordée. Nous rediscutons un peu, ravis d’avoir fait cette course d’alpinisme de toute beauté.

Nous repartons sur ce beau glacier crevassé en laissant nos compagnons d’alpinisme. Nous poursuivons notre route à un rythme soutenu sur le glacier pour arriver à 9h30 au refuge du Glacier Blanc.

Nous y faisons une nouvelle halte et attendons le reste de la troupe. Nous pique-niquons tous ensemble avant de redescendre dans la vallée.

Une chose est sûre : après cette petite semaine inoubliable de montagne, je gravirai d’autres sommets dans les Alpes françaises ou ailleurs…

Je vous laisse méditer sur cette citation de Roger Frison-Roche, l’auteur du roman mythique « Premier de Cordée » : " Je ressentis comme une élévation de l’âme. Je n’avais jamais vu pareil paysage.

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